En anglais, cave se dit cellar. Susan Wahl le sait bien puisqu’elle est canadienne d’origine. Youri Lebault aussi, en tant que guide œnotouristique auprès d’une clientèle essentiellement anglophone. Pour Dijon Capitale, la responsable pédagogique des centres Wall Street English de Dijon et Chalon croise le verre avec l’ancien élève reconnaissant.
En 2022, Wall Street English a passé le cap des 50 ans. Ce réseau fondé par un…Italien compte aujourd’hui plus de 3 millions d’anciens élèves, exploite quelque 350 centres dans le monde dont 70 en France. La méthode WSE a donc largement fait ses preuves dans l’apprentissage d’une langue qui, faut-il le rappeler, concerne officiellement une cinquantaine de pays dans le monde, soit 400 millions de terriens. L’anglais est la langue du commerce, de la diplomatie, du tourisme et du web. Lui tourner le dos peut éventuellement porter préjudice pour intégrer une école, trouver un travail, obtenir un diplôme ou bien voyager paisiblement.
« La nouvelle dimension de Dijon est impactée par cette évidence, tant une métropole se doit de s’ouvrir à l’international », diagnostique aisément Pierre Doucet. Le boss de WSE Dijon et Chalon manage au total sept centres dans l’est de la France avec son associé Nicolas Courbet. Fidèle depuis près de vingt ans au leader de l’anglais, le duo s’appuie sur un réseau pédagogique de confiance. La force du système WSE réside en effet dans ses professeurs, les language assistants, venant de différents endroits du monde. Les personnalités sont variées, les approches aussi. Tous sont cependant convaincus qu’une langue, plutôt que de s’apprendre, doit se pratiquer.
Tarzan, Bryan et John
Susan Wahl a eu le temps de se pencher sur la question. Cette Canadienne originaire de la belle île du Prince Edouard (province à 90 % anglophone), vit en France depuis une vingtaine d’années. Les métiers de l’enseignement et la traduction lui ont permis de respirer l’air de la Normandie et de découvrir la région parisienne, avant une installation à Chalon il y a quinze ans. Depuis janvier 2022, Susan fait le lien entre les équipes Wall Street English du 21 et du 71 en tant que service manager, soit responsable pédagogique.
Dijon Capitale lui a proposé d’échanger en toute convivialité sur la réalité de la méthode WSE appliquée à l’œnotourisme. « For sure ! » a répondu l’intéressée, confrontant son expertise au vécu de Youri Lebault, gérant de Bourgogne Gold Tour et ancien élève. Spécialisé dans les wine tours de luxe, ce bourguignon pur jus a fait de la maîtrise de l’anglais le socle de son activité. Ce millésime 75 n’était pas vraiment prédisposé. « Étant de la génération « Bryan is in the kitchen », je ne comprenais pas l’anglais à l’école. J’ai appris avec Tarzan ! » Le constat parait amusant.
Il le sera moins en 1999 quand il faudra animer, seul, un premier wine tour avec John et Margarita, deux Américains en quête d’une expérience authentique. « J’ai transpiré mais j’y ai mis tout mon cœur, et après trois jours ensemble, John a posé sa main sur mon épaule et m’a dit : « T’es un bon gars, continue, les Américains vont t’adorer. » Ce fut la révélation. » Parler la langue de l’autre signifie quelque chose. C’est l’expression d’une générosité sincère.
L’importance du lâcher prise
Susan acquiesce. L’apprentissage d’une langue est avant tout une question de déclic. « Il faut lâcher prise. L’approche de WSE n’est jamais stigmatisante, et quand ça prend, ça prend ! » À la base, le cœur de métier de Wall Street English est l’anglais de tous les jours. Mais selon les cas, le professeur peut appliquer ses conseils à tel ou tel secteur. La grammaire va du plus basique (« on commence avec « what’s your name ? » ») au plus subtil, l’important étant l’articulation permanente du « lire-écouter-parler ».
Canon à la main, Youri loue cette mise en éveil des sens. Pensionnaire assidu de l’ancien petit centre de la rue du Chapeau Rouge, il loue par exemple « l’écoute de leçons avec différents accents, de l’écossais au chinois en passant par le texan, et cela me sert toujours dans mon métier ». Toujours soucieux de remettre l’ouvrage sur le métier, notre guide revient régulièrement prendre conseil auprès de l’équipe Wall Street English. Tout est bon à prendre et à apprendre.
« À ce stade, on m’a conseillé d’aller sur les « idioms »», résume le bon élève, faisant allusion à ces fameuses expressions qui donnent tout de suite une autre couleur au propos. S’il pleut sur la côte et que ses protégés ne sont pas loin de finir gaugés (intraduisible), alors le théâtral Youri entre en scène : « It’s raining cats and dogs ! ». Cela fait mouche à tous les coups.
Let it breathe !
Dans l’intimité d’une cave, quand on est en présence d’un public 100 % anglophone, il faut également savoir quoi dire et paraître le plus naturel possible. Les subtilités de vocabulaire appliquées au monde du vin ne manquent pas. Un tonnelier sera donc un barrel maker ou cooper selon l’interlocuteur.
Et quand il est wine o’clock, c’est l’heure de faire sauter le bouchon (the cork) d’un excellent pinot noir (domaine Alain Brune à Nuits-Saint-Georges), d’en verser (to pour) délicatement le contenu hors du goulot (the neck). S’il faut l’attendre un peu avant de déguster, Youri invite son hôte : « Let it breathe ! » On peut alors faire tourner le vin dans son verre (to swirl), admirer l’étiquette (the label) et causer du temps qu’il fait. En mars, dans les vignes, c’est la saison de la taille (pruning).
Bientôt viendront les vendanges (harvest) pour récolter le fruit de nos Climats de Bourgogne. Ce dernier terme étant à ne surtout pas traduire. C’est un combat mené par l’interprofession : Bourgogne, en anglais, se dit Bourgogne. En bon initié, Youri évite donc soigneusement les « Burgundy ». Ce qui ne manque pas de faire sourire son hôte canadienne : « C’est votre côté chauvin ! »
WSE Dijon – Maison des Entreprises, 8 allée André Bourland – 03.80.30.17.77
WSE Chalon – 7 rue de la Banque – 09.71.00.12.34