Rougeot en mode transition énergétique grâce à l'hydrogène

Le groupe Rougeot basé à Meursault fait pousser sa branche énergie. En la matière, l’hydrogène est un formidable engrais et Dijon Métropole le jardinier en chef.

Fidèle à ses racines, l’entreprise de BTP basée à Meursault a conservé un pied dans le terroir avec sa filiale Rougeot Viti, qui propose aux vignerons différentes prestations de travaux viticoles mécanisés des sols et de la vigne. Depuis 2019, avec la création de Rougeot Énergie, ce groupe familial (de quand même 580 collaborateurs) fait pousser une nouvelle branche à son arbre, promise aux nouveaux cieux de la transition énergétique.

Pour le président du groupe, Christophe Rougeot, le choix et motivé par des raisons de stratégie d’entreprise autant que des convictions personnelles sur le devenir de notre planète. « L’écologie, on en a longtemps fait sans le savoir. Déjà, en 1992, nous avions réalisé un centre d’enfouissement des déchets à Montceau afin de réduire les dioxines rejetées par l’incinération. Jusqu’à 30 % de notre activité de BTP est en lien avec l’environnement, qu’il s’agisse de bassins antipollution ou de voies vertes pour les cyclistes », rappelle ce patron visionnaire à la personnalité atypique et au look rock’n roll, capable d’afficher dans son bureau un poster de Frank Zappa au volant d’un bulldozer. Mais aussi de guider son entreprise dans le virage de la transition énergétique, abordé en 2014 par le marché du parc éolien des Portes de Côte-d’Or.

Rougeot Énergie, coordonnateur en chef

Scandinaves, Espagnols et Chinois ayant la mainmise sur le marché des éoliennes à proprement parler, le groupe Rougeot mise alors sur l’entretien des parcs et la formation des intervenants, puis sur le démantèlement et le recyclage des mats quand ces derniers seront en fin de vie, d’ici 15 à 20 ans. 

« C’est un virage à 180° vers l’ingénierie et les services, mais il complète parfaitement les compétences du groupe dans les domaines de la voirie et du terrassement », estime Christophe Rougeot, passé naturellement de l’éolien à l’hydrogène en s’associant dès le départ au projet de Dijon Métropole. À la clé, la création en 2017 de Justy, un cabinet spécialisé en ingénierie, études, conseils et formation en énergies renouvelables, hydrogène en tête. En la matière, le programme d’écosystème dijonnais, « actuellement le plus ambitieux de France, voire d’Europe », devrait donner à Rougeot une jolie carte de visite pour nourrir ses ambitions nationales.

Avec pour fer de lance sa nouvelle filiale Rougeot Énergie, « capable de prendre en charge la totalité d’un projet de transition énergétique en assurant son ingénierie, sa coordination, sa maîtrise d’œuvre et sa réalisation. Notre client, que ce soit une société de projet, un acteur privé ou public, dispose ainsi d’un interlocuteur unique coordonnant l’ensemble du programme ». 

_{Marion Savoy anime la web TV nationale H2/H24, entièrement consacrée à l’hydrogène.}

H2/H24, la télé de l’hydrogène

À travers l’hydrogène et ses potentialités, Rougeot entend aussi répondre aux enjeux des territoires, et devenir un acteur national incontournable du développement de la filière. En tant qu’« entreprise générale de l’hydrogène », mais aussi média d’information, comme en témoigne la web TV nationale H2/H24 lancée par Rougeot en septembre dernier depuis les studios d’Erolf Productions à Quetigny. Deux fois par mois, Marion Savoy, par ailleurs directrice communication-marketing du groupe, y réalise une émission donnant la parole à un journaliste spécialisé et à des intervenants de toute nature, élus, scientifiques ou industriels. « Avec des articles créés pour notre blog h2h24.com, une newsletter et de nombreux relais d’actualités sur nos réseaux sociaux, nous essayons de porter au mieux la voix de l’hydrogène auprès des professionnels, mais aussi du grand public, détaille l’animatrice. C’est un peu de l’évangélisation écologique, il faut cultiver les gens sur ce sujet qui fait de plus en plus parler, mais demeure flou pour beaucoup. »   

Enfin, pour boucler la boucle,  Rougeot a prévu Isthy, le futur centre d’essais et de certifications des systèmes de stockage d’hydrogène que le groupe est en train de construire sur le Territoire de Belfort. De la conception aux tests en passant par la télévision, Rougeot respire décidément l’hydrogène à plein poumons. —