Président du premier bailleur social de Côte-d’Or, François-Xavier Dugourd envisage avec une certaine sérénité les défis qui s’offrent à lui. Les temps ont changé, les HLM aussi mais la mission sociale reste au coeur du propos. On parle ainsi de réhabilitation, de mixité, de pédagogie et d’équilibre territorial. Orvitis est un bailleur en éveil permanent.
Propos recueillis par Dominique Bruillot
Photo : Jean-Luc Petit
Ce gros vaisseau issu de l’histoire sociale du logement a plus de 13 000 appartements et maisons sous sa coupe. Orvitis porte d’importants programmes de réhabilitation, assume des investissements récurrents dans le neuf, initie de nombreux projets de lotissements. Présent sur tous les fronts, en ville comme à la campagne, le premier bailleur social de la Côte-d’Or est en éveil permanent. Attaché au Département de la Côte-d’Or, il est présidé par l’un des élus de cette assemblée, François-Xavier Dugourd, qui nous en dit plus sur sa mission et sa vision des choses.
Dijon Capitale : C’est quoi au juste, la mission essentielle d’Orvitis ?
Si la vocation sociale est toujours au coeur de notre métier, nous ne sommes plus dans les années 70, le logement social a beaucoup évolué. Une grosse partie de notre travail repose sur la réhabilitation et la rénovation, pas uniquement construire de nouveaux immeubles. Nous nous devons, en toute circonstance, de proposer un logement de qualité.
Ce qui suppose un certain rythme de production et une certaine assise financière.
On livre en moyenne 200 logements neufs par an. Notre plan stratégique prévoit aussi, sur cinq ans, de consacrer 90 millions d’euros à la réhabilitation. C’est une aventure passionnante, je prends mon pied ! Mais être solide financièrement est déterminant, d’autant que les aides publiques sont à la baisse.
Et la nature des demandes évolue…
Le logement est au coeur de l’évolution de la société. L’éclatement des familles fait monter la demande. Il y une paupérisation d’une partie de la population et un vieillissement général. Tout cela demande des adaptations, n’oublions pas qu’il s’agit de logements conventionnés.
Ou vous situez-vous entre ville et campagne ?
Orvitis n’est ni rural ni urbain mais un bailleur social « rurbain », très présent par exemple dans l’agglomération de Beaune, à Dijon et dans ses villes périphériques comme Talant, Chenôve, Fontaine-les-Dijon et Quetigny.
Avec quel type de projet exemplaire ?
À Marsannay-la-Côte, Orvitis a créé un bâtiment collectif à énergie positive, qui produit donc plus qu’il ne consomme. Des panneaux solaires ont été installés sur la façade, une attention particulière a été apportée aux techniques d’isolation. Le but étant aussi que ces investissements profitent aux locataires en abaissant leurs charges.
Cela induit une certaine pédagogie de l’entretien des lieux.
C’est évident. Un travail est conduit en ce sens par nos équipes de proximité. A Chenôve, nous avons même créé un atelier pédagogique au service des locataires qui peuvent suivre des cours de peinture, de plomberie et autre. Cette maîtrise des petits travaux peut jouer beaucoup sur les budgets de chacun.
Où en sommes-nous de l’offre et la demande.
Nous sommes au service des municipalités, cet aspect n’est donc pas de notre fait. Il y a des logements vacants dans certains quartiers comme dans certains secteurs ruraux. Notre travail réside dans la réhabilitation des logements, leur adaptation aux besoins des personnes âgées, mais aussi aux attentes des jeunes. En zone rurale, rendre le logement accessible est un élément qui participe de l’attractivité du territoire.
Les personnes âgées?
Il faut trouver des solutions intermédiaires entre le logement et la maison de retraite, comme dans le cas d’une résidence service, qui offre en toute sécurité une ouverture sur le monde extérieur, ou dans des résidences inter-générationnelles. Pour cela, nous mettons notamment en place des partenariats avec la Fedosad et la Mutualité sociale.
Vous êtes aussi lotisseur.
Oui, notre gamme de produits est large. L’accession à la propriété en fait partie, offrir la perspective d’un parcours résidentiel qui conduit à cela est un axe de développement intéressant.
Que pèse au final Orvitis ?
Orvitis est un office sainement géré par mes prédécesseurs, porté par une équipe formidable à sa tête, l’avenir s’avère donc passionnant. 85 % des 60 millions d’euros que nous injectons profitent à l’économie côte-d’orienne. Nous agissons en étroite collaboration avec les fédérations professionnelles régionales sur un guide de nos achats. Et puis, ne l’oublions pas, selon une estimation nationale, un logement neuf c’est deux emplois sur l’année.
Et l’art de vivre dans tout ça ?
Le dossier des Climats de Bourgogne est l’un des dossiers du siècle pour la Côte-d’Or, une mine d’or dont on en prendra plus tard la mesure. Il profite à Dijon, à Beaune et au territoire dans son ensemble. Nous en profiterons tous, y compris dans le domaine du logement social.