Lionnel (avec deux « n ») et Didier au bar du Castel de Très Girard, à Morey-Saint-Denis. Différents, les deux frangins Petitcolas se retrouvent pourtant sur bien des points. L’amour du vin en est un.
Propos recueillis par Dominique Bruillot – Photo : Christophe Remondière
A la tête de trois affaires (le château de Saulon-la-Rue, le Castel de Très Girard et Grands Bourgognes), les frères Petitcolas ont construit leur environnement en une vingtaine d’années de collaboration commune. Lionnel et Didier sont aussi des figures de la Côte. Il était temps de les cuisiner, du tac au tac.
La planète Petitcolas, en Bourgogne, c’est un château-hôtel qui respire l’élégance et le bon goût (château de Saulon-la-Rue), un hôtel-restaurant au cœur du vignoble où les grands vignerons croisent volontiers les riverains et les touristes (le Castel de Très Girard à Morey-Saint-Denis), et un commerce de vins de belle facture (Grands Bourgogne à Brochon). C’est surtout de l’histoire de deux frères assez différents l’un de l’autre, mais qui ont en point commun le culte du pinot noir et un humour joliment piquant.
Alors, pour ne pas en rester là, on les a conviés à un jeu, du tac au tac. Séparément, sans qu’ils aient la possibilité de se consulter, ils ont répondu à nos questions. Pas très original allez-vous dire. Oui et non. Car chez les Petitcolas, l’exercice du pince-sans-rire et du second degré est une discipline olympique. Allez, en piste les artistes !
Didier ou Lionnel, quel est le plus beau prénom ?
LP. Lionnel est bien plus original. Sur mon carnet scolaire je n’avais qu’un « n », mais quand je me suis aperçu qu’à l’état civil on avait commis une erreur, j’ai fait mettre 2 « n » à tous mes papiers officiels.
DP. Le mien évidemment.
Êtes-vous plutôt Côte de Nuits ou Côte de Beaune ? Rouge ou blanc ?
LP. Je suis né à Dijon, mes parents étaient à Couchey, la Côte de Nuits est pour moi comme une évidence. Mais blanc et rouge, pour moi, c’est pareil.
DP. Parce que Castel de Très Girard, parce que Morey-Saint-Denis, parce que le rouge on peut en boire plus et que le blanc ça fait mal… quand y’en a plus, je vote Côte de Nuits et rouge à 100 % !
Plutôt BMW ou Land Rover ?
LP. Définitivement BMW. Je cultive ma différence avec mon frère !
DP. Je suis fan absolu du Defender et de Land Rover. C’est un rêve de gosse, un souvenir de Daktari (ndlr : les clients du Castel sont déplacés à bord d’un Land).
Qui est le plus malin des deux ?
LP. Je ne sais pas, je laisse la réponse à Didier.
DP. C’est moi le plus malin, c’est moi qui a fait venir mon frère pour bosser avec moi !
Le plus courageux ?
LP. Didier sans doute. Il a un tempérament à risques, il est plus frontal.
DP. Je réfléchis moins que mon frère. Ceci explique peut-être cela…
Le plus rigoureux ?
LP. Moi, personne ne peut en douter.
DP. Lui, personne n’en doute.
Votre meilleur souvenir ensemble ?
LP. L’enfance dans sa globalité, le foot, on y va souvent ensemble, la vie professionnelle…
DP. Quand on était petits, les vacances et tout ce qui va avec.
Votre plus grande fierté commune ?
LP. Avoir une cinquantaine de collaborateurs qui me font confiance.
DP. Grands Bourgognes. Travailler depuis vingt ans avec mon frère.
Vous êtes frères de sang ou un peu plus que ça ?
LP. À la base, nous sommes très différents. Mais c’est parce que nous sommes frères de sang que nous nous comprenons en un clin d’œil.
DP. Un peu plus que ça. Un regard nous suffit pour se comprendre.
Il est où, le plus beau coin de la Bourgogne ?
LP. Sur les hauts de Fixey, on a un bien commun avec mon frère, une petite maison…
DP. Le point de vue depuis la cabane des copains à Fixey. (ndlr : nous rappelons que les deux frères ne se sont pas consultés avant de répondre !)
Quel est le meilleur des plats selon vous ?
LP. Je n’ai pas le profil pour cela, mais c’est la tête de veau, ce plat me déçoit rarement.
DP. Les paupiettes au jambon, c’est bon !
Et le meilleur vin jamais bu ?
LP. C’est compliqué, je ne veux vexer personne. Celui que je n’ai pas encore goûté. Ou alors un certain Clos Saint-Denis bu par hasard…
DP. C’est compliqué, je ne veux vexer personne (ndlr : bis repetita !). Tous les grands crus de la Côte de Nuits sont au top. Peut-être un Clos des Lambrays 1934 partagé avec des amis…
Castel de Très Girard ou château de Saulon ?
LP. Je suis Saulon. J’ai vu grandir le château. Mais Grands Bourgognes (ndlr : né au château avant de s’installer à Brochon) est notre bébé commun.
DP. Plutôt Castel. Je n’ai pas le temps d’aller au château !
Au bout du compte, lequel des deux est le plus riche ?
LP. On n’a pas la même richesse. J’en sais rien et puis je m’en fiche !
DP. De quelle richesse parles-tu ? À la base, on gagne la même chose et après… de toute façon, on ne fait pas ce métier pour de l’argent !
