K6FM fête son anniversaire et se projette dans un après encore meilleur. La radio indépendante dijonnaise a toujours le goût de la proximité et de l’esprit d’équipe. Son dirigeant et cofondateur Franck Pelloux rembobine la cassette de K6.
Avec 18 000 à 20 000 auditeurs branchés sur 101.6 chaque jour, elle est la première radio indépendante de Côte-d’Or. C’est Médiamétrie qui le dit. Franck le journaliste se satisfait d’être aussi aimé. Franck le patron aime encore plus que les comptes soient au vert. « Après avoir sérieusement épongé le passif, on commence à faire du résultat », fait-il mine de s’étonner. Tout n’a pas toujours été rose, il est vrai, au pays du K6. Fidèle au ton maison, Franck Pelloux en parle librement, quitte à trancher avec le storytelling habituel : « Ce serait à refaire, je ne le referai pas, ça nous a bien pourri la vie pendant un temps. »
Né sur une demi-plaisanterie avec deux collègues d’Europe 2 Dijon, Dolores et Romain, et avec le soutien inconditionnel de Patricia, K6FM a été au départ « ficelé avec un budget au ras des pâquerettes, et on s’est sortis avec la moitié à cause de la crise de 2008 », retrace cet homme de radio, assez loin de l’insouciance des débuts dans les années 80, la mèche au vent, à embrasser les grandes heures de Radio Monte Carlo. « Étant un enfant de la radio libre, je n’avais pas la culture du chef d’entreprise. On voulait juste faire une jolie radio », rembobine l’ex-naïf.
Équipe solide
Le joli jingle de la jolie radio sonnera le 17 janvier 2008. Quinze ans plus tard, l’équipe est solide, les valeurs sont là. L’entreprise installée dans le parc de Mirande mobilise six personnes à plein temps. Sophie, la secrétaire de direction, met de l’huile dans les rouages en permanence. Véronique et Camille font tourner la boutique côté commercial, car un média (quel qu’il soit !) ne vit pas seulement de ses bonnes intentions. Fabrice, le journaliste, nourrit le moulin à infos 100 % locales de K6FM comme chaque matin dans Café K6, puis au fil de la journée lors des flash infos de 2 minutes, mais aussi à travers des podcasts et vidéos qui alimentent le site et les réseaux sociaux. Les uns se nourrissent des autres. « Chaque maillon est important ici. »
Pour passer quinze nouvelles années dans le camp de la sérénité, la famille K6 a encore quelques batailles à mener. « Nous n’avons qu’une seule fréquence… Beaune is the limit ! », image le directeur un brin amer, mais rompu aux petites guerres de fréquences. Une demande a été déposée auprès de l’Arcom pour grappiller les dernières fréquences disponibles. Réponse espérée à l’été 2023. En attendant, la technologie DAB+* peut déjà permettre de dessiner une stratégie à l’échelle de la grande région.Wait and see.
Stratégie événementielle et digitale
L’événementiel est aussi en ligne de mire. « Rien de mieux que le terrain », prophétise Franck. Ses équipes sont maintenant des spécialistes dans l’organisation de showcases, les K6FM Live, notamment dans les jardins du Département de la Côte-d’Or. « Le premier était en 2015 avec Alain Chamfort. Je m’en rappelle bien, il a plu des seaux d’eau ! »
Le Département de la Côte-d’Or est aussi le partenaire de k6cotedor.com, toute nouvelle plateforme qui va beaucoup faire parler d’elle. Le premier réseau social dédié aux artistes côte-d’oriens, avec sa web radio dédiée. Il fallait y penser.
Et que dire de ce ce combi Volkswagen, acheté avec l’aval de toute le monde, pour en faire un « Van K6 » ? « Un super outil pour faire du direct et aller au plus près des animations, qui sera opérationnel cet été. » Le terrain, encore et toujours. Franck Pelloux voit dans ce van une formidable opportunité de diffuser des bonnes ondes. Il a le droit d’être fier de sa radio et des gens qui œuvrent, chacun à sa manière, à sa pérennité. « Au final, elle compte dans la vie des gens. » Et elle met un peu de « rose cassis », couleur imaginaire de circonstance, dans leur esprit.