Depuis son entreprise d’Is-sur-Tille, Thomas Lallouette fait voler ses drones et mobilise son expertise dans l’imagerie et l’analyse aérienne. Rencontre avec l’homme optronique.
Par Michel Giraud – Photo : Christophe Remondière
Treize années dans le groupe Safran (1) sur la carte de visite. C’est dire si Thomas Lallouette en connait un rayon sur l’optronique, savant mélange d’optique et d’électronique : « J’ai travaillé pour l’armée sur des projets pointus, en utilisant des techniques embarquées sur hélicoptères notamment », pose en préambule celui qui, après une rencontre avec les précurseurs du drone civil au Salon du Bourget, en 2013, « a réveillé une envie d’entreprendre ».
C’est donc à Is-sur-Tille qu’il a depuis donné naissance à IA Drone Technologie, « I pour Imagerie A pour Analyse. Je suis spécialisé dans le drone technique. Mes clients sont des bureaux d’études, des géomètres topographes, des collectivités pour tout ce qui a trait à des problématiques de cartographie ou de modèles 3D. » L’agronomie, l’urbanisme, la topographie sont aujourd’hui les secteurs privilégiés d’évolution de l’entreprise, avec des partenaires comme le Groupe ELABOR ou la SERD, la Société d’Études et Réalisations Dijonnaises.
Trois bougies et deux nouveaux
On comprend alors son excitation de défricher le milieu. « Le drone, c’est le maillon qu’il manquait à la chaine. Par rapport à l’avion, on a gagné en accessibilité sur les zones difficiles et en précision avec une grande résolution de détails. »
Dans ce marché émergent et très technique, Thomas, sûr de son coup, se différencie « en répondant à des choses complexes, sur des marchés gourmands en résultats très précis. Faire voler un drone, c’est à la portée de tout le monde. Beaucoup de personnes s’y sont engouffrées, certaines discréditent le métier par manque de maitrise de la technologie, mais les choses avancent, et la qualité commence à porter ses fruits. »
En octobre 2017, IA Drone Technologie a soufflé ses trois bougies. Elle a surtout accueilli deux collaborateurs. Une première marche gravie avant les choses sérieuses. « J’ai un gros projet en lien avec l’aviation, explique le chef d’entreprise. Dans les deux ans qui viennent, je me fixe comme objectif de mettre en place des moyens d’acquisition par avion. Avec Darois, Longvic, Til-Chatel, ce ne sont pas les opportunités qui manquent en Côte-d’Or. Voilà peut-être d’ailleurs les lieux d’une future implantation ! » L’homme optronique, optimiste, se verrait bien voler de ses propres ailes encore longtemps.
(1) Dans la filiale Safran Electronics & Defense, avenue de Stalingrad à Dijon. Safran (15,8 milliards d’euros de CA) est un groupe industriel et technologique français, leader de l’aéronautique, de l’espace et de la défense.