L’acronyme est un peu curieux au départ, mais il cache bien son jeu : le GPPR est l’outil d’animation des bonnes choses de la grande région Bourgogne-Franche-Comté. Sa directrice Marie Beneux en fait une profession de foi.
Elle ne fait pas semblant d’aimer son sujet. Alors que la crise sanitaire mettait en sommeil toute tentative événementielle, Marie Beneux a profité de la trêve sanitaire pour décrocher… un CAP de boulanger. « J’adore, ça me rend heureuse », se surprend à lâcher la jeune femme qui, depuis que la région a grandi, dirige le GPPR, le comité gastronomique des produits gourmands de Bourgogne-Franche-Comté. On ne va pas refaire l’histoire, ni entrer dans les détails, mais c’est à peu de choses près le résultat de la fusion entre le CPPR (Comité de promotion historique de la Franche-Comté) et quelques regroupements historiques bourguignons.
Acronyme fédérateur
L’acronyme GPPR s’est montré fédérateur avec succès. Pour s’en rendre compte, il est bon de se rendre sur le site lesproduitsgourmandsbfc.fr. Vins, viandes, fromages et toutes sortes de produits gourmands transformés y sont référencés avec goût et clarté, à la manière d’une encyclopédie illustrée de référence et de qualité. Un site qui ne se contente pas de faire l’inventaire de nos stars du goût, s’intéresse aux marchés, à la vie des produits et donne même des recettes accessibles et saisonnières.
Le GPPR a aussi son modèle économique, avec huit collaborateurs à sa charge. Soutenu par les trois chambres consulaires régionales (Agriculture, Commerce, Métiers), il doit s’autofinancer en grande partie. « Nous faisons beaucoup d’appels à projets et beaucoup de prestations », souligne Marie Beneux, qui évolue parmi une quarantaine de filières, en contact direct avec les collectifs producteurs. Alors que le monde des restaurateurs fonçait dans le mur de l’oubli avec la crise sanitaire, le GPPR a fait tourner son food-truck équipé d’une cuisine prête à l’usage pour les chefs, dans le cadre d’une « tournée solidaire » régionale couronnée de succès. En mai, place François Rude et place des Cordeliers, Dijon a ainsi vu défiler quelques toqués de haut niveau : Blanche Loiseau (Relais Bernard Loiseau) avec Lucile Darosey (Loiseau des Ducs), Jean-Alain Poitevin (Château de Chailly-sur-Armançon), Takashi Kinoshita (Château de Courban)… Les étudiants sensibilisés à la démarche, et par l’odeur alléchés, ne s’y sont pas trompés.
Le top 10 de Marie
Ce camion habilement transformé est un outil marketing formidable que l’association met à disposition des organisateurs d’événements. Il s’inscrit dans l’air du temps, à une époque où les habitudes alimentaires ont été bousculées comme jamais, ou le circuit court croise la mobilité de l’offre gourmande. Tout le paradoxe du food-truck, justement.
C’est bien tout ça, mais la grande région nous fait saliver, on a faim nous, Marie ! C’est quoi, votre top 10 affectif parmi les quelque 200 produits référencés par le GPPR ? Roulement de tambour… « Charolais, brillat-savarin, jambon du Morvan, cassis de Dijon, soumaintrain, volaille de Bresse, mont d’or, truite fumée, saucisse de Montbéliard, miel (montagne et sapin). Sinon, mon coup de cœur vin, le Chablis. Et ma gourmandise, les rillettes comtoises. » Avec un bon morceau de pain fait maison, cela va de soi ! —