Président de Dijon Métropole Développement, François-André Allaert assure que le défi de l’attractivité économique se gagnera en « jouant collectif ». Si la métropole a vocation à jouer les figures d e proue, « rien d’efficace ne se fera sans l’aide de la région Bourgogne-Freanche-Comté, ni de Besançon, ni des autres villes qui la composent ».
Propos recueillis par Michel Giraud – Photo : Jonas Jacquel
L’ancienne rivalité entre Dijon et Besançon doit-elle s’effacer au profit de ce jeu collectif ?
Oui, car il ne doit pas y avoir de suprématie exacerbée entre les villes. Je crois que Dijon a des avantages stratégiques sur un certain nombre de domaines, mais Besançon en a aussi par ailleurs. Les actions entre les deux villes doivent être synergiques, comme elles doivent l’être avec Chalon-sur-Saône et Beaune
A l’échelle européenne, notre région ne manque-t-elle pas d’une agglomération de poids comme Paris, Lyon, Marseille ou Toulouse ?
La métropole dijonnaise est en effet relativement petite par rapport à d’autres capitales régionales, mais rien n’est perdu d’avance. Regardez dans le domaine de la santé. Il y a une très grande synergie entre Dijon et Besançon où, en termes de dispositifs médicaux, on ne fait pas la même chose. Résultat : en la matière, l’équipement global des deux villes est susceptible de pouvoir attirer des entreprises. Réunies, ces deux offres complémentaires sont même plus importantes que l’offre de certaines grosses métropoles. D’ailleurs, cela peut aussi s’appliquer au domaine de l’agroalimentaire.
Ou encore au classement des Climats du vignoble de Bourgogne, et de Dijon, au patrimoine mondial de l’Unesco ?
Effectivement, la Ville de Dijon a eu un rôle majeur dans le dossier, mais les autres villes de la Côte, notamment Beaune, ont constitué des appuis décisifs. L’entente entre tous les acteurs a permis d’aboutir plus facilement à ce classement, car d’éventuelles batailles de suprématie auraient été néfastes au dossier.
Aujourd’hui, métropoles et grandes régions essaient toutes d’attirer des investisseurs en mettant en valeur leur tissu économique, leur enseignement supérieur, leur réseau de communication ou leur qualité de vie…
Les deux dernières données sont devenues essentielles au fil du temps. Les transports et le cadre de vie sont devenus de plus en plus décisionnaires pour les investisseurs et, à ce jeu-là, la Bourgogne-Franche-Comté est en mesure de se positionner de manière très avantageuse. Dans ce contexte, de par son statut de métropole, Dijon doit être un point d’impulsion en termes de développement économique, mais pas un goulet d’étranglement. La force n’est pas de tuer les autres, mais de s’appuyer sur eux, en fonction des domaines de compétences qui sont les leurs et qui, à un moment donné, seront complémentaires des nôtres.
Les nouvelles régions, tout comme les métropoles, sont en train de se mettre en place, de se positionner sur des thématiques. Rapidement, beaucoup de choses seront clairement identifiées. Alors positionnons-nous efficacement, n’attendons pas pour nous démarquer des autres. C’est là-dessus que la réflexion doit être menée.